Par Richard Wurmbrand
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu » (Jean 1 :1-2).
Puisque je suis juif, je vais vous dire un secret de la langue hébraïque, la langue des Juifs. Dans ce livre de la Bible, il n’y a pas une seule ligne qui soit écrite par quelqu’un d’autre que par des Juifs. Si je prêche dans toutes les langues, je peux dire que ce livre contient « la Parole de Dieu ». Mais si je prêche en hébreu, je ne peux pas dire que c’est « la Parole de Dieu ». Parce que les Hébreux, par lesquels la Parole de Dieu a été donnée, n’ont pas dans leur langue le mot qui définit « la Parole ».
Le mot « Parole » n’existe pas en Hébreu. Dans un dictionnaire hébraïque, vous ne trouverez pas un mot pour restituer celui de « parole ». Ils remplacent « parole » avec un autre mot, et les juifs emploient le mot « davahr ». Et ce mot signifie « la chose réelle ». Quand on lit en Hébreu le préambule de l’évangile de Jean, on lit ainsi « au commencement était le davahr (la chose réelle) et le davahr (la chose réelle) était avec Dieu, et DIEU ETAIT LE DAVAHR ». La réalité ultime, la « chose réelle ». Toute parole qui n’est pas « chose réelle » est bavardage, et non parole. La parole doit représenter une REALITE. Quand on emploie le mot « chrétien », ça ne doit pas relever de la définition du « bavardage », ça doit être une « réalité ». Pasteur ? Une réalité. Enfants de Dieu ? Une réalité. La parole-parole n’existe pas en Hébreu. Les mots doivent être des réalités.
Autour de la Bible – qui est la vérité sur la vérité de Dieu -, nous avons fait un échafaudage immense, avec des mots, des dogmes, des enseignements, des livres, et toutes sortes de prédications, et on peut rester toute sa vie dans ces mots au sujet de Dieu, sans avoir Dieu. On peut connaître toutes les vérités sur la vérité, et ne pas connaître LA Vérité. On peut rester dans les paroles, et ne pas avoir le Davahr ! La Parole dans la langue hébraïque, la chose réelle.
Là en prison, dans cette expérience exceptionnelle, nous avions oublié les mots, et quand tous les mots ont été oubliés, nous nous sommes retrouvés avec « la Chose Réelle », avec le Davahr. Il ne doit pas être nécessaire de passer par des prisons communistes pour faire cette expérience, alors il faut que nous puissions avoir ces moments de contemplation, ces moments d’union mystique avec Dieu, quand toutes les autres choses sont balayées, que nous les écartons, puisque ce sont des bavardages, des mots, des mots, des mots, et nous retrouver dans le Davahr, la chose réelle, dans l’union avec Dieu. Puisque Lui-Même dit « Elohé Abraham, Elohé Richard, Elohé Sabine ». Ma vie, c’est ta vie. Comme dit l’apôtre Paul : « ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi ».
Extrait d’un message audio retranscrit par LE SARMENT
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