Par Elisée Lompo
« … Ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort. » (Ap 12 :11)
Les pieds enchaînés et entravés, des jeunes âgés de 12 à 25 ans furent amenés en pleine forêt à Namugongo à plusieurs kilomètres de la ville. Ceux qui faiblissaient en cours de chemin étaient simplement abattus d’un coup de sagaie. Pour éradiquer la foi chrétienne dans son royaume, le roi avait décidé de les faire passer par un supplice d’une extrême violence. Mais pendant que l’on préparait le bûcher et qu’on les attachait dans des fagots de roseau, ces derniers ne cessaient de chanter. Avant d’être jeté dans les flammes, l’un d’entre eux déclara : « Vous pouvez brûler notre corps. Notre âme, vous ne la brûlerez pas. Elle ira au paradis. »
C’est en 1877 que les premiers missionnaires sont arrivés dans le royaume du Buganda – actuel Ouganda – sous le règne de Mutesa. Ce dernier étant resté neutre face à la présence missionnaire, plusieurs serviteurs de la cour du roi feront partie des premiers convertis, et les martyrs cités ci-dessus servaient tous auprès du roi. Mais les choses changeront bien rapidement après l’accession au pouvoir du roi Mwanga II, conduisant à la persécution et à l’exécution de nombreux chrétiens.
Comme l’on peut le constater, l’arrivée du Christianisme en Afrique a souvent été marquée par des confrontations spirituelles qui se manifestaient sur le terrain par un antagonisme des systèmes de croyance. Par conséquent, la présence aujourd’hui de l’Evangile aux quatre coins du continent ne s’explique que par le sacrifice ultime payé par les nombreux nouveaux croyants qui ne pouvaient abdiquer leur foi, leur espérance en une nouvelle vie éternelle.
Quel courage de la part de ces jeunes, dirons-nous ! Pourtant, c’est le même type de courage qui est demandé à chacun de nous aujourd’hui, car le conflit entre les systèmes de croyance demeure. Certes, beaucoup ne font pas face à des menaces de mort à cause de leur foi. Mais face à la culture humaniste et mondaine de notre temps, aux philosophies athées, aux dérisions visant les écrits bibliques, le chrétien doit être un homme de conviction. Nous devons accepter d’être différents en parole comme en acte, en privé comme en public. Aimez-vous encore votre vie jusqu’à craindre la mort ?
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