Par Elisée Lompo
« Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ ». (2 Cor. 11 :3)
Le 31 Octobre 1517, Martin Luther, un moine Augustin et théologien allemand, affichait sur la porte de l’église de Wittenberg une liste de 95 thèses dans lesquelles il dénonçait un certain nombre de croyances et de pratiques qui avaient cours dans l’Eglise Catholique Romaine de son temps. Il protestait premièrement contre la pratique des indulgences que l’Eglise vendait aux fidèles avec la promesse d’avoir en retour l’allègement de la peine des pécheurs dans le purgatoire. En un mot l’on pouvait acheter son entrée au ciel ! Et Martin Luther ne pouvait trouver aucune justification théologique de cette pratique.
Aussi à travers une étude personnelle des Saintes Ecritures, il avait réalisé qu’un pécheur qui met sa foi dans l’œuvre rédemptrice de Dieu à la croix est rendu juste aux yeux de Dieu simplement par grâce. Le salut ne s’obtient donc pas ni par l’argent ni par les bonnes œuvres. La formulation de la doctrine du salut par la grâce et non par les œuvres deviendra par la suite une doctrine de base du mouvement Protestant ou Eglises issues de la Réforme. Ce mouvement aura un impact profond sur l’Europe aussi bien sur le plan religieux que sur le plan politique et social.
Aujourd’hui, l’on commémore les 500 ans de ce que l’on appelle le Protestantisme, lequel englobe des courants divers dont les Evangéliques avec ses multiples branches Baptistes, Pentecôtistes, Charismatiques, Réveil, etc. Si certains célèbrent le personnage historique qui a révolutionné son époque, ceux qui se réclament de son héritage doivent s’intéresser davantage à son message. Car il était une voix à l’Eglise. A cette étape, au regard de ce qui se passe dans nos milieux particulièrement évangéliques, il serait bon de poser la question suivante : les Protestants, protestent-ils encore ?
N’avons-nous pas aussi institué des systèmes au pouvoir opaque, des clergés politisés et versés dans les intrigues et quelquefois dans la corruption ? Qu’en dit-on de la vente systématique des « bénédictions divines » sous forme de ‘semences’ ou de la vente systématique des supports religieux garantissant des faveurs providentielles ? Est-ce un retour à l’Eglise du Moyen-Age ? Le combat fondamental des réformateurs du 16ème siècle consistait à ramener l’Eglise aux Saintes Ecritures. Ainsi, ils avaient travaillé à mettre à la disposition du peuple des traductions de la Sainte Bible qui était jusque-là interdite au commun des croyants. Protestants de tous les pays, retournons à la Parole de Dieu, retournons au simple Evangile !
Votre commentaire