Donnez ce que vous avez !
Par Elisée Lompo
« Pierre dit: Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne » (Act 3 :6)
Ce jour semblait être un jour comme les autres. Depuis sa naissance, il n’avait pas connu la joie que procure la pleine utilisation des jambes. Il était boiteux. Il enviait certainement les gens de son âge qui jouissaient de la liberté de leurs mouvements et qui gagnaient bien leur vie. Mais lui, que pouvait-il bien faire pour subsister ? A cette époque où les équipements modernes pour infirmes étaient inexistants, il se résolut à vivre de la charité des autres.
Comme à son habitude, il se fit déposer à la porte du temple. Ceux qui venaient adorer Dieu ne pouvaient rester insensibles à son état. Il espérait bénéficier de la compassion des autres en cet endroit de recueillement. Mais cette fois, il était loin d’imaginer la surprise agréable qui l’attendait. Pierre et Jean sortaient du temple. S’attendant à recevoir d’eux quelque argent, il est tout de suite choqué par la réponse : je n’ai ni argent ni or. Mais il est ensuite réconforté en entendant l’apôtre lui dire « mais ce que j’ai je te le donne ».
Face aux multiples sollicitations et besoins dans notre société ou dans nos communautés, nous avons souvent répété comme un refrain la première partie de la réponse de Pierre : je n’ai pas d’argent, nous n’avons pas ceci ou cela. Certes cela est un fait et peut être vérifié dans bien de cas. Mais n’avons-nous pas trop polarisé notre vue sur notre manque uniquement au grand détriment de ce que nous avons ? Pierre reconnaissait son manque d’argent. Cependant il savait aussi à cet instant qu’il possédait autre chose.
Ce n’était pas matériel ou financier mais cela a eu impact inégalable dans la vie de l’infirme. Nous n’avons peut-être pas comme Pierre le pouvoir de guérir. Mais nous avons chacun pour sa part reçu un dépôt quelconque de la part du Seigneur. Cela peut être une parole d’exhortation, un sourire radieux, un fardeau pour l’intercession, une inspiration prophétique, une oreille attentive, une amitié sincère, etc. Quoi que ce soit, sachons dire désormais aux autres, « je n’ai ni argent ni or mais ce que j’ai, je te le donne !»
Sentinelle 