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Une intercession passionnée

Par Jean-Pierre Besse 

Il est juste de porter devant Dieu beaucoup des besoins dont nous avons connaissance. Mais le Seigneur ne nous appelle pas à répondre à tout ce qui se présente. Après avoir brièvement prié pour ces nombreux besoins, prenons le temps d’écouter le Seigneur pour ne retenir que ce que le Saint-Esprit va faire subsister dans notre conscience : Il va mettre dans nos cœurs tel sujet, telle personne, tel pays peut-être, et va faire brûler un feu en nous. Il va nous pousser à plaider la cause d’un groupe opprimé, de personnes en danger de perdition, d’une communauté qui manque de semences ou de bibles ou encore qui est divisée, etc.

C’est ce qu’Abraham, le premier intercesseur, a fait pour les villes de Sodome et Gomorrhe qui allaient être jugées et détruites (Genèse 18 : 16-33). En quelque sorte, il marchande avec Dieu qu’il connaît, la vie des justes qui pouvaient se trouver dans ces villes. Il monte les enchères de 50 à 10 justes. Et la merveille est que Dieu est heureux de répondre à cette demande à cause de ces justes et de l’intercession d’Abraham, l’ami de Dieu. Ce n’est pas que Dieu ait besoin « de se faire tirer l’oreille » par les hommes, mais en intercédant, Abraham est conduit à mieux comprendre la pensée de son Seigneur. Ce qu’il demande, en effet, est précisément inspiré par l’Esprit : « car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières ; mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables, et Celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit : c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints » (Rom.8: 26-27).

Remarquez que dans le cas de Sodome et Gomorrhe, ces deux cités ont quand même été détruites à cause de l’immensité de leur péché et pour nous servir d’exemple (il n’y avait même pas 10 justes en leur sein). La prière d’Abraham n’a-t-elle donc pas été exaucée ? Si, tout de même, car le Seigneur a pris soin de Lot, le neveu d’Abraham, et de sa famille, en les sauvant du feu ! Dieu ne répond pas toujours selon nos désirs instinctifs. Nos pensées et nos sentiments ne sont pas toujours les siens et le Seigneur ne passe pas par-dessus la justice de sa sainteté par sentimentalisme. Mais nous savons qu’en Jésus-Christ crucifié, Dieu a accompli toute justice pour ceux qui donnent raison à sa Parole plutôt qu’à eux-mêmes et qui mettent en lui leur confiance. Donc, « si Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais s’il l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec Lui, par grâce » ? (Rom.8 : 32).

Intercéder, c’est donc être solidaires de deux côtés : solidaires des intérêts de Dieu d’une part, car nous aimons Dieu plus que n’importe quoi et n’importe qui ; mais solidaires aussi des intérêts des hommes, même pécheurs, parce que si Dieu les a aimés, nous les aimons aussi. Quand nous intercédons, c’est que Dieu nous a déjà mis en mouvement ! Mais — plus étonnant encore — c’est aussi que nous mettons le bras de Dieu en mouvement : comme si nous permettions au Seigneur d’agir ! Selon le principe : « sans Dieu, l’homme ne peut pas… mais sans l’homme, Dieu ne veut pas ».

Jean-Pierre Besse

Extrait de Mosaïque, Edition « Le lien de Prière », 1999

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