Des disciples à l'image du Christ.

Aimer son prochain

Par Jacques-Daniel Rochat 

«Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: Qu’est-il écrit dans la loi? Qu’y lis-tu? Il répondit: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même. Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela et tu vivras. Mais lui, voulant se justifier, dit: Qui est mon prochain?» (Luc 10:25-29)

Pour répondre à cette dernière question, Jésus raconte le récit du bon Samaritain. Dans cette histoire, un sacrificateur, un Lévite et un Samaritain sont confrontés tour à tour à la détresse d’un malheureux. Seul, parmi les trois, le Samaritain va agir avec amour en prenant soin du blessé. L’histoire du bon Samaritain est tellement connue que nous oublions souvent que Jésus adresse cette parabole à un religieux qui vient de réciter le suprême commandement.

Ce contexte est pourtant primordial pour comprendre l’objectif de Jésus. En mettant en cause deux Juifs religieux et un Samaritain, Jésus met en scène des hommes qui ont un dénominateur commun: ils se réclament tous de la loi de Moïse. La théologie du Samaritain est la moins bonne. Pourtant son attitude démontre que sa vie est réellement traversée par l’amour de Dieu. Mesuré par cet exemple d’amour, l’interlocuteur de Jésus se retrouve face à sa propre stérilité spirituelle. Jésus termine l’entretien sur cette invitation: «Fais cela (aime ton prochain) et tu vivras.»

Pour Jésus, une vie en bonne santé spirituelle est une vie qui met son capital au service de l’amour de Dieu. C’est ainsi que le projet de Dieu peut s’exprimer librement au travers d’une personne. Facile à dire… Mais comme chacun de nous pourrait le confesser, employer sa vie à aimer Dieu et son prochain n’est pas une chose facile. Tous ceux qui veulent vivre de cet amour se heurtent constamment aux limites de la réalité, comme si l’amour était incapable d’habiter réellement dans notre vie. Il suffit par exemple de faire le serment d’aimer ses proches pour que, comme par hasard, ces mêmes proches multiplient les maladresses et se mettent à vous énerver. A se demander s’il n’est pas plus simple de les étrangler tout de suite…

Le commandement de Jésus serait-il donc un rêve inaccessible pour nous, simples mortels? L’Evangile serait alors comme un beau projet confié à un architecte qui, après avoir mis laborieusement au point une maquette grandiose, apprend que le terrain n’est plus à vendre. Stop, que chacun prenne son mouchoir et sèche ses larmes. Dieu, qui nous connaît bien, n’ignore pas notre profonde incapacité à aimer les autres et à accueillir son amour. Et c’est sans doute pour affronter ces limites humaines que Jésus ne résume pas simplement son commandement en disant l’important, c’est d’aimer.

Lorsque Jésus cherche à résumer le projet divin, il prend la peine de préciser que l’invitation à aimer concerne plusieurs plans de notre identité. En nommant le cœur, l’âme, la pensée et la force de l’homme, Jésus nous donne de précieuses indications sur les différents «espaces» de notre vie intérieure.

Extrait de « Comment bien gérer son capital de vie », Jacques-Daniel Rochat, Ed. Carrefour, 1998

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